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15 février 2018

Le 93, mémoire d'un territoire

Ce documentaire retrace l'histoire du 93 depuis ses origines des années 1860 à aujourd'hui, afin de tenter de comprendre pourquoi il est devenu "le sismographe de toutes les tensions sociales du pays". Ce département pourrait disparaître suite à l'intégration au Grand Paris.

L’histoire du 93, de 1850 aux émeutes de 2005, pour tenter de comprendre pourquoi la Seine-Saint-Denis d’aujourd’hui est considérée comme le sismographe de toutes les tensions sociales du pays : un département  qui renvoie l’image effrayante de la banlieue  et des cités ghettos d’outre-ville.

Dès la fin du XIXe siècle, bien avant que la Seine-Saint-Denis ne devienne un département (1964), ses villes proches de Paris, traversées par le chemin de fer, la Seine et les canaux, sont devenues des communes industrielles. Hommes et femmes sont venus en nombre travailler dans les ateliers et manufactures et ont participé à la naissance du syndicalisme et des mouvements ouvriers. Plusieurs personnalités ayant marqué cette histoire ont connu les usines de ce territoire. Jacques Doriot, par exemple, dont on retient la fin de carrière politique du côté du fascisme et de la collaboration avec les nazis, a débuté comme manœuvre puis ajusteur dans plusieurs usines du secteur de Saint-Denis et de La Courneuve. Membre fondateur des Jeunesses communistes en 1920, il fut pendant une dizaine d'années l'un des leaders du Parti communiste, connut la prison à la suite d'affrontements lors de manifestations, d'appels à la désobéissance militaire. Avant d'être exclu par l'Internationale communiste en 1935 et de fonder le Parti populaire français, il fut plusieurs fois député de Saint-Denis la rouge. Il fut aussi maire de 1931 jusqu'à sa révocation en 1937.

Figure beaucoup plus consensuelle, Léon Jouhaux, né à Pantin, a lui aussi été ouvrier dans le territoire qui forme aujourd'hui le 93. Anarchiste, syndicaliste, il animait des grèves. A 30 ans, il prit la tête de la CGT. En 1936, il était associé aux réformes du Front populaire (congés payés, semaine de 40 heures, etc.). Attaché à la séparation entre syndicats et partis politiques, il a participé à la création en 1947 de Force ouvrière, née d'une scission de la CGT, proche du Parti communiste. En 1951, Léon Jouhaux reçut le prix Nobel de la Paix. Autre personnalité du syndicalisme en lien avec la Seine-Saint-Denis, Benoît Frachon, leader de la CGT, qui a vécu à Montreuil. Moins connu aujourd'hui, Adrien Lavergne, qui travailla notamment à Saint-Ouen et à Saint-Denis, participa à la naissance du Parti communiste au congrès de Tours en 1920, milita au Syndicat national des instituteurs et fut associé à la création de la FEN (Fédération de l'Education nationale) après la Seconde Guerre mondiale.

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