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13 mars 2016

L'Europe se dirige droit vers l'anarchie et la guerre civile

Le Premier ministre norvégien, Erna Solberg, ne veut pas avoir à contourner les responsabilités de son pays en vertu de la Convention de Genève, et elle ne veut pas piétiner les droits humains, soit, mais si elle doit le faire, elle le fera.

"C’est une proposition de force majeure que nous proposerons dans le cas où tout se détraquerait", a déclaré Solberg, dans une interview avec Berlingske, décrivant les nouvelles mesures qu'elle estime que la Norvège pourrait avoir à prendre si la Suède croulait sous le poids de l'afflux de réfugiés, dont elle a vu quelque 163.000 demandeurs d'asile inonder le pays l'année dernière.

Solberg est effectivement prête à surprendre tout le monde et à passer en mode verrouillage, si tout devait se désagréger complètement, provoquant la chute de l’Europe dans une sorte de chaos hobbesien, libre pour tous.

Si cela semble exagéré ou hyperbolique, considérez que jeudi, le commissaire de l’immigration de l'UE, Dimitris Avramopoulos, a averti que le bloc a seulement 10 jours pour mettre en œuvre un plan qui apportera "des résultats tangibles et clairs sur le terrain ou l'ensemble du système s’effondrera".

Avramopoulos a également averti que la crise humanitaire en Grèce et dans les Balkans est « très proche ». Les mesures spécifiques prises par les pays pour adopter des mesures ad hoc, afin d'endiguer le flux migratoire exacerbent le problème, soutient le commissaire.

"Nous ne pouvons pas continuer à agir à travers des actions unilatérales, bilatérales ou trilatérales, les premiers effets négatifs et leurs impacts sont déjà visibles", a-t-il dit. "Nous avons une responsabilité partagée - nous tous - envers nos pays voisins, à la fois de l'UE et en dehors de l’UE, mais aussi envers ces gens désespérés."

Par « effets négatifs » des actions unilatérales, Avramopoulos fait probablement référence aux goulots d'étranglement qui bloquent des milliers de personnes dans les Balkans. Les goulots d'étranglement sont poussés par une série de clôtures frontalières qui ont été érigées au cours des six derniers mois, et le problème a été exacerbé par l’intensification des contrôles aux frontières. En bref : nous assistons à la mort du bien-aimé Schengen de l'Union européenne.

"Sept états européens ont déjà rétabli les contrôles aux frontières dans cette chère mais craquante zone de libre circulation de Schengen, mettant une énorme pression sur la Grèce, qui ne peut plus gérer la marée des arrivées en provenance de la Turquie, qui est située juste avant les Balkans", écrit Reuters. Plus tôt, aujourd'hui, Athènes a rappelé son ambassadeur autrichien. "La Grèce n’acceptera pas les actions unilatérales. La Grèce peut également mener des actions unilatérales", a déclaré Yannis Mouzalas, ministre de la migration, aux journalistes, jeudi : "La Grèce n'acceptera pas de devenir le Liban de l'Europe, et de devenir un entrepôt d’âmes, même si cela devait être fait avec l’apport massif de fonds en provenance de l’UE."

Le 7 mars, les fonctionnaires participeront à un sommet avec la Turquie, où l’action d’Ankara est critique, pour qu’il y ait une réduction significative dans le flux des demandeurs d'asile en Europe occidentale. Des documents fuités, divulgués récemment, indiquent que le Président Erdogan tente essentiellement de faire chanter l'Europe. Il a été rapporté qu’il l’avait dit le 16 novembre 2015 dans une conversation avec le commissaire européen

Jean-Claude Juncker et le président du Conseil européen, Donald Tusk, lors du Sommet du G20 à Antalya : « Nous pouvons ouvrir les portes de la Grèce et de la Bulgarie, à tout moment, nous pouvons les mettre dans des bus. » En plus des sept États qui ont déjà réintégré le contrôle aux frontières, davantage de pays ont promis de suivre le mouvement, sauf si Erdogan et Tsipras peuvent trouver un moyen de faire des progrès dans la défense de la frontière extérieure de l'Union.

Les autorités craignent que l'arrivée du printemps n’enhardisse toujours plus de migrants à tenter de faire le voyage, à la faveur d’un temps plus chaud qui dégèlera la route des Balkans.

Mercredi, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a appelé à un référendum sur le système de quotas, dont Bruxelles espère qu’il aidera à distribuer et placer des réfugiés. C’est seulement une question de temps avant que d'autres pays ne mènent des plébiscites similaires.

Peut-être Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères du Luxembourg a fait le meilleur constat : "Les perspectives sont sombres ... Nous n’avons plus de politique, et nous nous dirigeons vers l'anarchie."

On dirait qu’Erna Solberg avait raison, après tout.

Article traduit sur Zero Hedge

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